dimanche 17 Nov. à 14h00
- 60 min
- Salle Eider - Espace Encan
- Séance présentée par Sandrine Mercier, journaliste
Voyageuse au long cours, Lucie Azema a vécu au Liban, en Inde, en Iran et en Turquie. Elle partage désormais son temps entre l’Italie et la France. Elle est l’autrice des remarqués Les femmes aussi sont du voyage : l’émancipation par le départ et L’Usage du thé. Une histoire sensible du bout du monde, traduits dans plusieurs langues.
L'imaginaire déclenche bien souvent l'impulsion à voyager. Il est également déterminant dans notre manière d'observer, de nous adresser aux autres, puis de restituer l'ensemble.
Lucie Azema
Allary Éditions
L’appel du lointain est né dans les cabinets de géographes et les livres. On élaborait des rêves sur les cartes, les peuplant d’îles imaginaires et de créatures fantastiques. L’ambition était de se heurter aux limites du monde connu, puis de les dépasser, de s’aventurer au-delà. On recherchait le jardin d’Éden ; on remontait le Nil, croyant que le paradis y prenait source ; on s’enfonçait dans l’Amazonie pour y trouver l’Eldorado ou la cité de Z. Lucie Azema nous raconte les liens intimes entre l’utopie et le voyage à une époque où le monde se rétrécit, où les frontières se dressent, réduisant notre horizon. Pour cela, elle parcourt l’histoire depuis l’Antiquité, puis, de la Turquie à Katmandou, emprunte la route des hippies dans les sixties. Cette époque a démocratisé le voyage et montré que le départ vers un pays réel était aussi, et peut-être surtout, le départ vers un pays rêvé. Les mondes intérieurs et les mondes physiquement traversés sont profondément liés, se répondent et se nourrissent, jusqu’à définir nos territoires intimes. C’est là l’essence du voyage, la promesse d’un plus vaste espace de liberté.
Éditions Flammarion
La route des thés oscille entre nomadisme et sédentarité, elle est faite d’étapes, comme autant de points d’attache dans un mouvement perpétuel. Elle symbolise le voyage. Les buveurs de thé sont une confrérie dont fait partie la grande voyageuse Lucie Azema. L’autrice parcourt l’histoire de ce breuvage millénaire, des premières caravanes aux colonisations, de ses usages à ses significations. Elle explore cette tension entre arrêt et mouvement, qui nous incite à embrasser nos propres errances et nos ancrages, à approcher une philosophie du voyage par étapes, à naviguer en suivant les aléas des chemins et des rencontres, à emprunter des routes aussi bien physiques qu’imaginaires.
Éditions Flammarion
Pendant qu’Ulysse parcourt le monde et enchaîne les exploits, Pénélope demeure immobile, supporte l’attente, tisse et détisse son ouvrage, restant au passage fidèle à son époux. Quand l’homme part, la femme attend son retour. Les femmes étant historiquement des êtres captifs, le voyage est l’un des moyens les plus symboliques pour qu’elles s’affranchissent de leur condition : voyager est toujours pour la femme un acte fondateur ; c’est dire « je vais où je veux, je ne suis qu’à moi ». S’inspirant des histoires vraies de la littérature de voyage et de son expérience personnelle (dix ans d’arrivées et de départs), l’auteure évoque les territoires érotisés (comme le harem), dénonce la vision masculine de l’aventure et s’intéresse à la tension entre voyage et maternité. Lucie Azema le constate : il faut être libre « de » voyager et être libre « pour » voyager. Les femmes aussi sont du voyage s’adresse aux femmes qui sont déjà parties et à celles qui n’oseraient pas encore.